Situé à flanc de coteau, le village de Pin domine la vallée de l’Ognon, ce qui lui a valu de bonne heure l’installation d’un château-fort.
– A la mort de Charles le Téméraire en janvier 1477, Louis XI cherche à récupérer l’héritage comtois de Marie de Bourgogne. Ses troupes et celles rassemblées par Jean de Chalons se rencontrent en juin 1477 autour de l’Ognon à Pin l’Emagny. A la suite de ce combat, le corps de logis du château est reconstruit de façon totale ou partielle pour Jean de Scey, seigneur de Pin.
– En 1678, le traité de Nimègue met fin aux guerres de conquête menées par Louis XIV et la Franche-Comté est annexée à la France.
Le Parlement siège désormais à Besançon.
– Fin du XVIIe siècle, Philippe-Eugène Chifflet achète la seigneurie de Pin aux descendants de Jean de Scey.
– Les terres de Pin sont érigées en marquisat en 1746 au profit de Christophe Ignace de Chaillot. Parlementaire résidant à Besançon, il fait construire en 1738 et 1739 un château correspondant mieux au gout de son époque.
Visites programmées avec l’Office de Tourisme du Val Marnaysien. Inscriptions au 03 84 31 90 91.
– en juin : les mercredi 9 et 23, à 15h.
– en juillet : les mercredi 7 et 28, à 15h, et le samedi 17, à 11h.
– en août : les mercredi 4, 11 et 18, à 15h, et le samedi 28, à 11h.
– en septembre : le mercredi 8, à 15h, et le samedi 25, à 11h.
Ouvert le dimanche 19, de 14h à 18h, dans le cadres des Journées du Patrimoine.
Les bâtiments et le parc du château de Pin sont inscrits au titre des monuments historiques depuis 1967.
On pénètre dans la cour d’honneur par une porte monumentale classique avec grille en fer forgé (XVIIIe).
On remarque sur le fronton le chiffre de Christophe Ignace de Chaillot.
L’ancien corps de logis de la fin XVe, s’ouvre par une porte à accolade donnant accès à un escalier de pierre à noyau.
Le circuit de la visite permettra de voir :
– dans les deux salles basses, deux grandes cheminées de pierre aux manteaux à ressaut soutenus par de fines colonnettes.
– dans le couloir vers la sortie de la visite et sur la droite, un petit bureau aux fenêtres ornées de vitraux représentant les armes des Chaillot et des Buyer. (mariage en 1811 d’Olympe de Chaillot et de Rodolphe de Buyer).
Le château XVIIIe est une robuste construction barlongue à un étage, couverte d’une toiture très relevée à quatre versants.
La sobriété de l’ensemble est rompue par un avant-corps cintré sur la façade d’entrée, un simple volume conique évitant le dôme qui donne à la façade ce cachet particulier. On peut visiter :
– le cabinet de la Marquise de Chaillot (plaque de cheminée aux armes Chaillot-Jeannin de l’Etoile, tissu tendu datant de la seconde moitié du XIXe siècle)
– le grand salon (boiseries grand cadre, vaste cheminée en pierre de Sampans, parquet dit « d’Aremberg »)
– la chambre du Marquis (boiseries aux mêmes motifs simplifiés que dans le grand salon, cheminée en pierre de Charcenne, plancher de sapin) sert actuellement de salle à manger.
Le Parc du Château :
La cour d’honneur a été redessinée en 1998. La plantation de huit ifs autour de l’axe formé par les deux portails et le tracé de l’allée soulignent la symétrie du bâtiment XVIIIe.
Sur la droite, en contrebas, le dessin formé par les buis rappelle celui de l’ancien potager. Le paysage vallonné offre, dès l’entrée, sur la droite, une vue sur le château de Moncley.
Le parc proprement dit dialogue avec les éléments architecturaux. Trois allées de tilleuls de Hollande font écho aux 3 pièces du rez-de-chaussée, la plus large se situant dans l’axe du grand salon. A l’extrémité, se trouvent un rond de dix tilleuls et un portail à la flamande, plus simple que celui de l’entrée, et qui lui fait pendant.
En 2002 un mail est créé entre l’allée de tilleuls et le château, avec plantation de haies de buis et de charmes.
Bibliographie : Dictionnaire des communes de Haute-Saône Tome 4 édition SALSA
Pascal BRUNET : Histoire et Patrimoine de Franche-Comté MSED
Jean et Geneviève WEMAERE, propriétaires du château